Pièce stéréophonique en huit mouvements. Durée : 35 minutes et 33 secondes. Création mondiale sur l’acousmonium Motus le 1er juillet 2023
Devant le miroir sans reflet de la mémoire, l’esprit se cristallise sur des vestiges mémoriels, s’accroche comme des coquillages à une épave. On poursuit les sillages laissés par le subconscient, espérant récupérer une information perdue. On rejoue alors le souvenir en boucle jusqu’à ce qu’il se perde dans la masse aqueuse, usée par le ressac et l’Euripe de la lecture. Il ne reste que son contour, son ombre, sa silhouette recouverte par un duvet d’obscurité.
L’exploration de la mémoire n’est pas linéaire : les espaces mentaux changent sans crier gare, ils se recourbent sur eux-mêmes et parfois s’effondrent. On erre dans le dédale mémoriel, pour retrouver son chemin dans les corridors capricieux. Avec le temps, les souvenirs s’érodent, s’émiettent, se déforment, se fragmentent. Ainsi, la trace du souvenir finit par se noyer dans le bruit de fond de l’inconscient. Il n’en reste qu’une chimère, une couleur incertaine, une odeur, une ombre prête à ressurgir.
Dédale, petite suite du souvenir est une pièce acousmatique qui exploite des archives sonores issues de différents supports analogiques et numériques : cassette et bandes magnétiques, entretiens, enregistrements d’espaces sonores. Ces matériaux sont manipulés en studio pour évoquer les effets du ressac et de l’érosion mémorielle sur le souvenir (fragmentation, distorsion, inversion, oubli, substitution) et sa résurgence.
- Dédale [5’ 37’’]
- Parler (interlude) [0’ 22’’]
- Sillages, limbes mémoriels [4’50’’]
- Les Portes [1’ 36’’]
- Écriture/réécritures [8’ 13’’]
- Madame Raymonde [2’ 15’’]
- Érosion mémorielle [5’ 38’’]
- Ressac [6’ 36’’]
Témoignages : Marie-Laure Weill-Raynal
Prises de son additionnelles : Théo Fernandez et Victor Wetzel